Midi Libre, édition de
Montpellier du 30/08/2008
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Accès bloqué aux engins sur le parc éolien d'Aumelas
L'action a été menée, hier, par Chantal Sanier qui estime que son « droit à la propriété
a été violé par EDF ».
Du haut du Mas d'Artémon, à Aumelas, la beauté du paysage est à couper le souffle.
Les déclinés de vert et marron se marient parfaitement au bleu du ciel. Au loin, on peut apercevoir la mer. C’est ici que l’artiste plasticienne Chantal Sanier a décidé de s’installer, il y a dix ans.
Cette Montpelliéraine d’origine, basée à Paris, a aménagé un atelier et une habitation au cœur des 600 hectares qu’elle a acquis. C’était avant qu’onze éoliennes de 100m de haut, implantées sur le plateau de la Moure par EDF énergies nouvelles, viennent fendre le ciel, en décembre 2005, sous le nez de Chantal. « Je n’ai rien contre les éoliennes. C’est tout un débat, observe-t-elle. Mais, je m’attendais à ce qu’elles soient moins hautes, plus noyées dans le paysage, comme me l’avait dit à l’origine mon voisin producteur d’énergie. »
A l’époque, quand le parc émerge, Chanta obtient l’autorisation d’EDF de peindre les pylônes capteurs « pour qu’ils s’harmonisent avec la nature ». L’idylle sera de courte durée. Car la propriétaire du Mas d’Artémon a récemment constaté qu’un chemin avait été tracé pour mener les engins de chantier jusqu’au nouveau site d’implantation d’autres éoliennes. Et surtout que « la piste d’accès déborde amplement sur mes terres ». Chantal Sanier souligne qu’elle n’a « jamais été contactée à ce sujet. EDF a violé mon droit de propriété ». L’un des principes fondamentaux de la Constitution française et des droits de l’Homme. « Ce parc amène une manne financière, des enjeux énormes. Ce n’est pas une raison pour tout se permettre. »
Hier, l’artiste a symboliquement accroché d’imposants tirages photos sur le site pour bloquer l’accès aux engins. Elle va intenter une action judiciaire : « Même si c’est trop tard car le mal est fait. Je suis pour ma part très concernée par les énergies nouvelles quand elles s’inscrivent dans une démarche propre et là, ça n’a pas été fait proprement. »
Contactés au même moment les services d’EDF énergies nouvelles n’ont pu être joints et n’ont donc pu répondre aux allégations de leur voisine aumelasienne.
P.Guipponi
Position de l'œuvre sur le terrain (point rouge)